Les retraités doivent-ils payer plus d'impôts?
La Cour des comptes préconise de raboter les niches fiscales et sociales dont bénéficient les retraités pour réduire le trou de la Sécu. Une mesure qui se justifie au regard de la situation privilégiée de cette classe d'âge, mais qui passe difficilement politiquement.
La Cour des comptes appuie souvent l où ça fait mal politiquement. Pour réduire le déficit public, elle suggère par exemple de taxer le Livret A - le placement préféré des Français -, d'augmenter la CSG et la TVA - au risque de pénaliser la consommation, moteur de la croissance française -, ou encore de baisser la rémunération des fonctionnaires. Dans leur rapport annuel sur la Sécurité sociale publié hier, les magistrats financiers font une autre proposition choc pour redresser les comptes sociaux: sabrer dans les avantages fiscaux et sociaux dont bénéficient les retraités.
La Cour a fait ses comptes: entre des taux de CSG réduits (0%, 3,8% et 6,6% en fonction du niveau de la pension de retraite), l'abattement de 10% sur le revenu imposable, l'exonération de cotisations sociales pour les particuliers employeurs ou encore l'exonération de taxe d'habitation, les niches dont bénéficient les retraités représentent un manque gagner de 12 milliards d'euros par an pour l'Etat et la Sécurité sociale.
Les Sages de la rue Cambon recommandent donc de supprimer l'abattement fiscal de 10% sur les pensions, ce qui rapporterait 2,7 milliards d'euros; de soumettre l'impôt les majorations de pensions dont bénéficient les parents de trois enfants (800 millions); et d'aligner le taux de CSG des pensions les plus élevées (6,6%) sur celui des salariés (7,5%), ce qui rapporterait 1,2 milliard. Soit un coup de rabot fiscal de près de 5 milliards d'euros au total.
"Contrairement une idée reçue, les retraités sont dans une situation financière plus favorable que les actifs, notamment les